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WYZ Group : « Nous avons la culture du client poussée à l’extrême »
Entre consolidation de ses outils et internationalisation de ses solutions, WYZ Group veut avoir les moyens de ses ambitions. C’est fait avec une levée de fonds de 21 M€, l’agrégation de clients comme Emil Frey France ou la signature de nouveaux deals avec des acteurs lui apportant de la diversification comme valeur ajoutée. Un cercle vertueux entraînant la plateforme de dépannage en pneumatiques, devenue ETI, vers un chiffre d’affaires quasi doublé en une seule année…
La plateforme digitale a quasiment doublé son chiffre d’affaires sur un an en atteignant 113,6 M€ en 2021 et annonce 33% de croissance moyenne annuelle depuis dix ans. Bien ancré dans la chaîne d’approvisionnement en dépannage de pneumatiques, WYZ Group est au cœur d’un cercle vertueux : ses référencements clients (constructeurs, concessionnaires, réseaux multimarques) drainent de nouveaux deals et génèrent de nouveaux business, suscitant l’intérêt d’investisseurs misant sur sa longévité acyclique et rassurante. Une preuve ? L’entrée de Bpifrance via son fonds automobile FAA2 et de BNP Paribas Développement à son capital l’été dernier, permettant à WYZ de lever 21 M€ pour financer sa croissance (aux côtés de Holnest, holding de Jean-Michel Aulas, et Generis Capital Partners). Le tout sur un business pneumatiques en pleine régénérescence (parc vieillissant mais aussi en pleine électrification) et appelé à devenir définitivement la première entrée atelier. « Nous avons la culture du client poussée à l’extrême avec des solutions adaptables pour chacun et chaque pays (en termes de facturation, entre autres). Les clients eux-mêmes ne cessent de croître et tirent mécaniquement nos ventes vers le haut ! Et puis, en arrière-plan, nous avons anticipé la crise en nous engageant avec des solutions commerciales et tarifaires transparentes avec eux. Nous tenons nos prix. Enfin, nous avons géré les ruptures des manufacturiers – tiraillés entre fermetures d’usines, crise oblige – et choix de production entre premium ou quatre saisons ou enveloppes pour véhicules électriques… », indique Pierre Guirard, le président de WYZ Group, pour expliquer le bond du chiffre d’affaires sur le dernier exercice. « Pour rester dans les modèles économiques de nos clients, nous devons rester innovants. »
D’où la nécessité pour WYZ Group de maîtriser la gestion des flux avec des solutions digitales flexibles : WYZ Tyre Box (outil de commande personnalisé, écotaxé et taillé pour les groupes de distribution avec un taux de disponibilité promettant les 100%), WYZ Fleet (gestion du poste pneumatiques, en marque blanche), ou encore WYZ Academy (25 modules de e-learning technique et commercial). Autre façon de rester dans la course : les partenariats avec des start-up offrant du service complémentaire aux clients de WYZ. Après Spid Tech l’an passé pour la vente d’accessoires (lire ici), est venu s’agréger Vivocaz avec son carnet d’entretien digital. Un partenariat technique concocté pour les clients flottes de WYZ qui se voient proposer des fonctionnalités autour de la gestion du véhicule de fonction : historique et suivi d’entretien, documents administratifs, géolocalisation des stations-service, maintenance prédictive, contrôle technique… « Nous avons à présent une image et une taille critique qui nous permettent d’agréger de nouveaux acteurs comme Spid Tech et Vivocaz. Une diversification engagée, en appui des réseaux pour proposer des solutions aux clients pros », indique Pierre Guirard.
« L’après-vente est dans l’équilibre financier de nos clients. C’est une source de rentabilité si elle est bien maîtrisée »
Cet appel d’air général provoque ainsi l’arrivée de nouveaux venus : citons chez les constructeurs BMW France, les 38 plaques Distrigo, Stellantis Espagne, Renault Belgique ou encore Toyota Portugal. En PL, le groupe a signé avec Eurotyre, déjà client en VL. Enfin, le groupe Spie (10 000 véhicules gérés) pour la partie flotte est venu s’ajouter à une liste bien remplie (Legrand, Nestlé, Sodexo, Nespresso…). Du côté des concessionnaires, Emil Frey France a connecté sa marque commerciale Autosphère via un portail pour distribuer et fluidifier les flux en pneumatiques vers ses 250 concessions, qui peuvent elles-mêmes redistribuer les pneumatiques vers les agents et les MRA en manque d’enveloppes, « soit des milliers de clients ! Ils ont l’intégralité de l’offre et la disponibilité en un clic. Nous récupérons les ventes manquées », lance Vincent Gorce, le directeur général d’Emil Frey France, qui souligne la rentabilité générée par l’après-vente. Si celle-ci était jusqu’à présent remisée au fond de l’atelier, elle est dorénavant propulsée sur le devant de la scène avec la refonte obligée de la distribution VN. « Les constructeurs annoncent 70% de leurs ventes en électrique en 2030 avec des coûts en R&D en hausse et des ventes directes induites par les nouveaux contrats », confirme-t-il. L’après-vente est source de profitabilité et d’opportunités. « Avec – 30% de CA atelier annoncé, il faut trouver les alternatives pour conserver le client plus longtemps que la période de garantie. Il faut donc recréer un écosystème où le concessionnaire capte le véhicule jusqu’à ses 10 ans au moins, notamment avec l’entretien et le VO », clame Vincent Gorce. Ce dernier imagine une extension possible de l’outil WYZ au sein de l’outil de commande Mecaystems de sa filiale PR Flauraud. Une vraie solution vers les MRA, « mais pas à l’ordre du jour pour l’instant. »