Elle est désormais partout dans nos vies. Au point d’y être accroc. Comment décrocher pour que la connectivité ne nous contrôle pas ?
Signe des temps, un juge d’une petite ville de la côte Est des Etats-Unis espère obtenir, de la part d’Amazon, d’éventuels enregistrements vocaux de son enceinte Amazon Echo, qui se connecte à Alexa, un service vocal dans le Cloud, car elle pourrait avoir enregistré des évènements qui ont conduit à un double meurtre, perpétré en 2017 dans la cuisine d’une maison où l’enceinte se trouvait… Aujourd’hui en effet, il suffit de demander à ce type d’objet connecté le temps qu’il fait ou l’horaire de la prochaine séance de cinéma et il répond. Dans le cas du double meurtre, le juge demandera-t-il : « Alexa, sais-tu qui est l’assassin ? »…
Autant dire que la connectivité est entrée dans nos vies, pour le meilleur – lorsqu’il s’agit de mesurer la qualité de l’air ou les nuisances sonores grâce à des capteurs, par exemple, ou indiquer aux éboueurs le niveau de remplissage des poubelles – ou pour le pire, si des capteurs, comme c’est déjà le cas, sont installés à l’entrée de certains magasins et se connectent à notre téléphone pour nous envoyer, par la suite, des publicités et nous inciter à consommer, toujours et encore.
Charge donc aux utilisateurs de gérer leur connectivité. Selon une étude de la société américaine Dscout, spécialisée dans la réaction des consommateurs aux produits, chaque utilisateur toucherait son téléphone intelligent environ 2 617 par jour en moyenne, soit toutes les six minutes et demi… Pis, selon un sondage de l’université Baylor, au Texas, 70 % des personnes interrogées déclaraient (en 2015, déjà…) que les téléphones portables, qu’elles consultaient même pendant un dîner en amoureux, avaient une influence négative sur leur vie affective !
Conséquence, pour ceux qui ont du mal à décrocher, des entreprises proposent désormais des week-ends sans téléphone, tandis que d’autres tentent de limiter les dégâts, comme la start-up américaine Yondr, qui a créé un boîtier dans lequel on place son téléphone le temps d’un concert, par exemple…
Même chose dans les entreprises. Selon les recherches menées par une équipe de l’université de Californie à Irvine, un salarié est interrompu toutes les 11 minutes, notamment par des notifications d’emails qui se déversent, inlassablement, dans sa boite. Et quand on sait qu’il faut ensuite pas moins de 25 minutes pour se concentrer à nouveau, on se dit qu’il est temps de reprendre en mains nos vies et de contrôler notre connectivité au lieu d’être contrôlé par elle.
Faisons donc de 2019 l’année de la maîtrise de la connectivité, pour nous connecter avec ce qui est réellement important, les êtres humains qui nous entourent…